Préserver son emploi en période de crise

Préserver son emploi en période de crise
16 nov. 2015, par Amal HIHI

Manque de visibilité, rumeurs, changements incessants… ce sont là autant de facteurs qui, en période de crise, suscitent l'inquiétude des collaborateurs. Si certains choisissent de quitter l’entreprise, d’autres préfèrent se donner tous les moyens pour garder leur emploi, notamment en prenant des initiatives et en faisant preuve de créativité et d’engagement.

Le point avec Amal Hihi, Business & Executive coach, certifiée ACC par International Coach Federation et fondatrice de jemecoach.ma

Éco-Conseil : Quels sont les enjeux de la période de crise aussi bien pour les collaborateurs que pour la DRH ?

Amal Hihi : En période de crise, les entreprises sont obligées de s’adapter à un environnement complexe, concurrentiel et à l’exigence accrue des clients. Une recherche constante de la rentabilité et de la viabilité les pousse à adopter des stratégies d'optimisation des ressources et des moyens. De ce fait, l'impact sur les collaborateurs est immédiat. Ils sont souvent sous pression, tiraillés entre performance et crainte du lendemain. Le grand challenge est de les garder mobilisés et investis dans leur mission.

Pour les DRH, la complexité va résider dans le fait d'être vigilant pour garder les bons éléments et d'être à l'écoute de leurs attentes pour créer un climat propice, malgré les contraintes budgétaires, entre autres. Les DRH doivent lutter contre la manipulation de l'information en interne visant à créer un climat d'insécurité et être créatifs pour consolider les liens en donnant du sens au travail collectif avec une valorisation individuelle.

De même que les décisions de remercier certains collaborateurs ou de procéder à des changements de poste doivent être mûrement réfléchies et devraient s'appuyer plus sur le potentiel que sur la performance du moment, étant donné le contexte de la crise.

Quels moyens faut-il se donner pour garder son emploi durant cette phase, souvent difficile à vivre ? 

«Une crise devrait être une crise. Une urgence devrait être une urgence. Elles devraient rester exceptionnelles», selon David Allen. 

La crise est donc passagère et il faut tenir bon et mettre en place des petites actions au quotidien pour y faire face. Durant les périodes de crise, il est nécessaire de trouver de vraies sources de motivation intrinsèques pour résister et ne pas se laisser déstabiliser ; votre stabilité et votre motivation vont inspirer confiance à vos managers et vos collaborateurs et vous vous démarquerez. Prenez l'initiative, soyez une force de proposition pour faire face aux difficultés et aider votre entreprise à sortir de la crise en proposant des solutions innovantes. Développez votre potentiel compétences, aussi bien métier que soft skills, nécessaires pour faire face au changement de votre environnement de travail. Cela vous permettra de prétendre à d'éventuelles nouvelles opportunités.

Comment conserver le moral pour rebondir face à cette épreuve ?

Souvent, une baisse de moral est liée à une angoisse du futur et aux différentes questions qui nous habitent : «Si je perds mon emploi, comment vais-je faire face à mes charges ? Qu'est-ce que je vais devenir ?», etc. C'est une vision pessimiste du futur. 

Or cela reste des suppositions et rien n'est encore joué. En partant du principe qu'une baisse de moral ne change rien à la situation, que la seule personne impactée c'est vous et par conséquent votre performance, cela n'est pas en votre faveur. La meilleure façon d'y faire face est d'adopter un état d'esprit positif, de rester confiant, d’envisager plusieurs cas de figure et le pire ne fera pas peur, car il sera anticipé. Prendre le temps aussi de recharger ses batteries en se ressourçant en dehors de l’entreprise.